Les zones ou champs d’expansion des crues sont des zones très peu urbanisées exposées aux inondations.

La zone d’expansion de crue sert de tampon, sur le même principe qu’un bassin écrêteur : le débit en sortie est inférieur au débit en entrée. Le débit en aval de la zone étant diminué/écrêté, les zones inondables et les hauteurs d’eau sont ainsi réduites à l’endroit des enjeux exposés

  1. Préserver

Le travail du bureau d’études montre que les zones d’expansions de crue, déjà existantes :

  • Ralentissent l’arrivée de la crue dans la ville en aval : plus de temps pour s’organiser
  • Ecrêtent les débits dans la ville en aval : moins de bâtiments sont touchés, les dommages sont moins importants.

Plus la surface de la zone d’expansion de crue diminue (urbanisation, remblaiement, endiguement longitudinaux…), moins celle-ci peut stocker d’eau et moins elle pourra jouer son rôle de tampon de façon générale.

La capacité du cours d’eau à déborder de son lit est essentielle et doit être préservée. L’eau doit pouvoir s’étendre dans son champ majeur naturel. Sans cela, la crue accélère et se concentre en aggravant les inondations en aval.

  1. Aménager 

Les résultats montrent, sur les exemples des secteurs de Vendôme et de La Flèche, qu’il n’est pas possible d’augmenter par des aménagements l’efficacité de ces zones d’expansion de crue déjà existantes. Il n’est pas non plus possible d’en créer de nouvelles.

La modélisation d’une création de plusieurs digues perpendiculaires au cours d’eau d’environ 1,5 mètres de haut à l’amont de Vendôme ou de La Flèche, pour des crues revenant en moyenne tous les 10 ans ou 20 ans, montre qu’il n’y a aucun dégât évité en aval par rapport à la situation actuelle non aménagée. Les volumes d’eau qui arrivent sont tels que la zone de stockage se remplit très vite puis déborde. 

  • Freiner la crue ?

La possibilité de freiner la crue en implantant des haies, 50 kilomètres environ par secteur, a été étudiée. Cette quantité très importante de haies ne suffit cependant pas à freiner la crue pour le secteur de La Flèche. Sur le secteur de Vendôme, la propagation de la crue ralentit de 2h. Le freinage sur les deux sites serait plus important s’il étaient recouverts de forêt, sans pour autant réduire les dégâts faits par la crue. De plus, cette solution est inenvisageable car les terres sont utilisées pour l’agriculture. Il faudrait imaginer planter de nombreuses haies sur l’ensemble du bassin versant du Loir.

  • Limiter la formation de crues ?

Pour envisager limiter la formation des crues, il faut agir à l’échelle du bassin versant, en comptant sur l’effet cumulé de multiples actions et de nombreux sites. Toutes les solutions permettant de ralentir les écoulements à la source vont contribuer à atténuer les crues :

  • Pratiques culturales limitant le ruissellement,
  • Préservation des zones humides,
  • Gestion intégrée des eaux pluviales : limiter l’imperméabilisation des sols et désimperméabiliser,
  • Renaturation des cours d’eau rectifiés : réactivation d’anciens bras morts, reméandrements, etc.